• Virginia Dumont

  • Viana Maranda

  • Tom Bulowski

  • Tamara King

  • Sylvain Papatie – Charlotte Poucaciche

  • Stéphanie Tenasco

  • Sky Polson

  • Sherryl-Anne Brazeau

  • Rosalie Mowatt

  • Roger Wylde

  • Rodney St-Denis

  • Robin McKenzie

  • richard-kistabish-minwashin-miaja-anicinabe

    Richard Ejinagosi Kistabish

  • Pinock Smith

  • Oscar Kistabish

  • Sa passion pour l’artisanat traditionnel est née dans son enfance, dans un contexte difficile où elle a dû cacher son identité autochtone à cause de l’intimidation qu’elle vivait. Aujourd’hui, Noëlla est fière de sa culture et de son héritage et pratique l’artisanat traditionnel de façon plus sérieuse depuis 8 ans. 

    Elle s’inspire beaucoup de son environnement et de sa famille, notamment de son père, qui fabrique des rames, et de son frère, qui crée des tomahawks. C’est d’ailleurs lui qui a encouragé Noëlla à peindre sur ces objets, une expérience qui l’a poussée à développer ses talents. Elle a aussi appris à travailler avec des panaches qu’elle ramassait elle-même, à les découper, à les peindre et à les transformer en objets uniques. Pour cela, elle a investi dans des outils spécialisés et s’est plongée dans l’apprentissage autodidacte. Elle utilise également des griffes d’ours et des piquants de porc-épic dans ses créations. 

    Outre la peinture sur tomahawks et panaches, Noëlla crée des colliers, des boucles d’oreilles, des bracelets, des porte-clés, et des capteurs de rêves, et souhaite apprendre à fabriquer des mocassins, un projet qu’elle concrétise avec l’aide d’un membre de sa famille. 

    En tant que personne créative et productive, elle participe à 3 à 4 expositions par année, dont des marchés et des événements artisanaux à Val-d’Or et dans les environs. Ses produits sont vendus dans des boutiques locales comme Art et Esprit à Val-d’Or, ainsi qu’à la boutique du Village minier, et sont également disponibles par le biais de sa page Facebook. Noëlla croit fermement à la puissance spirituelle de ses créations, notamment des capteurs de rêves. 

    Tout au long de son parcours, Noëlla a pu s’affirmer en tant qu’Anicinabekwe. Aujourd’hui, elle se consacre de manière plus sérieuse à l’artisanat traditionnel, forte de l’inspiration et du soutien de sa famille, notamment de son père, qui se réjouit de voir sa fille perpétuer ces savoirs ancestraux. Noëlla aime aussi pratiquer la photographie et elle a même inspiré son père à se lancer dans l’artisanat, lui qui rêve de fabriquer des tikinagan. 

    Noëlla parle anicinabe, la langue de son peuple, et se souvient avec émotion de ses conversations avec sa mère, ainsi qu’avec son oncle récemment décédé. Aujourd’hui, elle continue de nourrir ses racines culturelles tout en transmettant son savoir-faire aux générations futures, pour qu’elles puissent, comme elle, s’épanouir dans l’artisanat traditionnel. 

    Si vous croisez Noëlla dans une exposition, n’hésitez pas à lui parler, vous verrez qu’elle a un grand sens du partage et c’est un plaisir de l’entendre parler de ce qui l’inspire. 

  • Nattaway

  • Nathalie Wiscutie-Crépeau

  • Monique Papatie

  • Molly Mowatt

  • Melissa Etapp

  • Marilyn Chevrier

  • Marie Anne Cheezo

  • Kigos Papatie

  • « Lorsque je retourne vers ma culture, je peux utiliser la pleine puissance des mots des aînés. Les artistes ont toujours été des éponges de cette façon : quand ils entendent quelque chose, ils l’absorbent. Lorsque des aînés parlent, ils nous transportent au cœur de leur histoire et, en tant qu’artistes visuels, il nous est possible de visualiser leurs mots, de construire dessus et de raconter à notre tour ces histoires : comment nous en sommes arrivés où nous sommes, comment nous avons survécu par nos danses, par nos chansons, par nos tambours et tout ce qui nous connecte de cette façon. [L’art] est un moyen d’exprimer qui nous sommes en tant que Première Nation. Pour moi, c’est un bon outil de guérison. »

    Karl réalisa ses premières œuvres d’art au début des années 1990 et son travail se fit rapidement remarquer. Après avoir participé à ses premières expositions et remporté des prix, Karl poursuivit une formation au White Mountain Academy of the Arts, de 1999 à 2002, où l’étude conjointe des approches européenne et autochtone contribua à alimenter ses propres réflexions sur l’art et sur son rôle d’artiste. C’est cependant en dehors des salles de classe qu’il reçut les enseignements qui auront le plus grand impact sur sa vie, artistique comme personnelle. L’apprentissage qu’il fit de la fabrication du canot d’écorce démarra en lui un complexe processus de guérison et de prise de conscience identitaire : « Lorsque je suis retourné voir l’aîné [qui m’avait enseigné], je lui ai demandé : « Que m’as-tu fait?’ Il m’a répondu : ‘Tu marchais à l’aveugle; je t’ai ouvert les yeux. Maintenant tu vois la nature de la façon dont il convient de la regarder : belle, respectueuse. Prends seulement ce dont tu as besoin et enseigne-le. C’est ce que je fais depuis. »

    Karl croit que le plus grand pouvoir de l’art réside en sa capacité d’exprimer ce pour quoi les mots manquent : l’art donne à celui qui souffre les outils pour confronter les sujets qui le hantent. C’est en exerçant ce rôle subtil que l’art contribue à dessiner la société de demain.

    « Je ne recherche ni la gloire ni la fortune; ce que je recherche, c’est la guérison. »

    Karl provient d’une famille nombreuse auprès de laquelle il a développé son sens de l’entraide et de la communauté. Sa mère lui transmit sa créativité, sa sagesse et sa culture. Elle fut une figure clef de son parcours de vie, le pilier sur lequel il bâtit les fondements d’une vie saine. De son père, il apprit la vie en forêt : la chasse, la trappe et la cueillette de matériaux. C’est auprès de cet homme, pour qui un morceau de bois était une sculpture en devenir, qu’il apprit à aimer la forêt pour tout le potentiel qu’elle recèle. Au début de sa carrière d’artiste, Karl visitait les dépotoirs et les poubelles pour y récupérer les morceaux qui accrochaient son regard et auxquels il redonnait vie dans son atelier. La forêt joue un rôle similaire dans sa démarche : pour réaliser une sculpture, par exemple, il ira au bord d’un lac pour collecter de l’argile. Karl aime travailler les matériaux qui viennent ainsi à lui, car en faire de l’art permet de les revaloriser et d’ajouter à leur histoire. La collecte, pour Karl, est aussi significative que la réalisation de l’œuvre elle-même, car il s’agit du moment où on exprime son respect et sa gratitude envers son environnement. Les valeurs anicinabe qu’il apprit de ses parents et de ses aînés lui tiennent à cœur et il se fait un devoir d’en être à son tour le porteur.

    « Un arbre n’est plus seulement un arbre lorsqu’il te donne de quoi récupérer des baies, lorsqu’il peut the nourrir, te guérir même. »

    Karl se découvrit une passion pour l’enseignement alors qu’il travaillait comme animateur culturel à Obadjiwan (Lieu historique national de Fort-Témiscamingue), à Ville-Marie, où il faisait la démonstration de la construction du canot d’écorce. Un jour où ses doutes le rongeaient, un jeune garçon en visite avec sa classe lui montra qu’il leur partageait bien plus que des techniques d’artisanat. L’élève alla trouver son enseignant et lui demanda : « Pourquoi est-ce que ce n’est pas dans nos livres d’histoire, ça : le respect, le canot et tous les enseignements? » Sa question laissa Karl sans mot. Il prit conscience de plein impact que son travail pouvait avoir sur la jeunesse et lui révéla le chemin qu’il suit encore à ce jour. Karl donne des conférences dans les écoles depuis 2014, dans lesquelles il raconte les embûches et les succès de son parcours. Il reçoit également des groupes dans son studio, où il enseigne l’art par l’expérience. Il espère transmettre des valeurs et des attitudes qui puissent aider les jeunes à se bâtir une vie saine, faite de choix éclairés et délibérés. Il en va, rappelle-t-il, de la santé de notre société et de l’environnement duquel elle dépend.

    « Ce serait un monde meilleur, une vie meilleure et il y aurait moins de conflits [si nous pouvions tous faire front commun]. C’est ce à quoi je pense lorsque je fais mon travail : nous devrions toujours être en mesure de se projeter sept générations devant nous. Tout le monde a un rôle à jouer; le miens et de créer et de concevoir et j’espère que mon travail parlera au gens. »

    Fier de sa culture, Karl Chevrier s’est rendu à Bruxelles en 2023 pour représenter la nation anicinabe dans le cadre d’un des plus grands marchés de Noël au monde, Plaisirs d’hiver. Il a également participé à l’exposition NIN, qui a fait le tour des communautés anicinabek pour aller à la rencontre des jeunes. De plus, dans le cadre du projet Odeimen, il a produit une sculpture de bois unique et qui est exposée au CISSS de La Sarre. 

    Karl Chevrier présente son projet de sculpture pour la communauté de TFN: une danseuse traditionnelle (2016)

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    À travers la confection d’un capteur de rêves, les élèves auront la chance de découvrir la légende et la signification de celui-ci.

    Clientèle : troisième cycle du primaire, secondaire

    Durée : 4 h

    Langue : français et anglais

    Matériel que doit fournir le professeur : anneau et colle chaude.

    Tout au long de l’atelier, Karl informera les jeunes sur le mode de vie ancestrale des Autochtones.  Il transmettra également son respect de la nature, de la Terre Mère et du rapport qu’il entretient avec elle.

    Clientèle : troisième cycle du primaire, secondaire

    Durée : une journée

    Langue : français et anglais

    Matériel fourni par l’artiste

    En collaboration avec les élèves, Karl fabriquera un canot d’écorce en utilisant les techniques traditionnelles. La classe gardera le canot une fois terminé, une œuvre d’art en soi.

    Clientèle : primaire et secondaire

    Durée : 2 mois. La fréquence des ateliers en classe sera déterminée avec le professeur.

    Dimension : 16 pieds

    Matériaux : fournis par l’artiste

    Langue : français et anglais

  • Jessy Anichnapéo

  • Jérémy Kistabish

  • jeffrey-papatie-dancer-culture-anicinabe-autochtone-minwashin-repertoire

    Jeffrey Papatie

  • James Flamand

  • Ivan Pascal Brazeau

  • Hank Rodgers

  • « Je veux garder notre savoir traditionnel vivant. Je veux conserver notre langue. C’est cela qui me motive! Je le fais pour les enfants. »

    Après le décès de sa mère, Grace fut placée en famille d’accueil avant d’être reprise par ses oncles. C’est ainsi qu’elle fit la rencontre, à deux ans, de la personne qui allait devenir son pilier et sa source d’inspiration pour le restant de sa vie. Kokoum Lina, qui prit la petite Grace sous son aile, lui enseigna tout ce qu’elle savait : le travail des perles, le tannage de la peau d’orignal, la fabrication de tikinagan et bien d’autres choses. Veuve depuis de nombreuses années, Kokoum Lina avait appris à se débrouiller et enseigna à Grace tout ce qu’il y avait à savoir de la vie en forêt. Kokoum Lina prit soin de Grace jusqu’au moment où la petite dut quitter sa communauté pour aller au pensionnat. Durant toute sa scolarité, elle passa néanmoins tout son temps libre en sa compagnie, poursuivant ainsi sa véritable éducation.

    « Elle ne m’a pas enseigné en me commandant de ‘faire ceci’ ou de ‘faire cela’, mais me faisait l’observer. Beaucoup d’observation sans faire quoi que ce soit, juste observer. Parfois, si elle avait besoin d’aide, je l’aidais, mais la plupart du temps, elle m’enseignait par l’exemple et c’est ainsi que nous étions éduqués : par l’observation et l’écoute. »

    L’approche de Grace est aujourd’hui profondément marquée par l’éducation qu’elle reçut de Kokoum Lina. C’est en plein-air ou sous la tente que Grace enseigne. Lorsque l’école de sa communauté fit appel à elle, elle accepta de prêter son savoir à la condition qu’elle puisse emmener les enfants en forêt, là où leur culture prend vie. Elle s’est ainsi mise à organiser des promenades éducatives et à préparer des démonstrations de tannage de peau sous un chapiteau de toile installé près de sa maison. Son objectif est de permettre aux élèves de découvrir ce qu’ils ne peuvent pas apprendre sur les bancs d’école selon les méthodes anicinabek : en observant, en écoutant et en touchant. C’est ainsi qu’elle a elle-même appris à pratiquer sa culture et, selon elle, les enfants d’aujourd’hui devraient bénéficier des mêmes opportunités; il en va de la survie de la culture.

    C’est ainsi que Grace a eu l’idée originale du panier pédagogique WIKWEMOT (panier d’écorce), développé par Minwashin. WIKWEMOT est un outil pour recueillir, préserver et transmettre des éléments la culture anicinabe aux jeunes, grâce à des activités pédagogiques à faire, en classe ou à la maison, au travers d’un univers numérique et accessible à tous et à toutes. Le panier pédagogique comprend également une application originale qui regroupe des savoirs traditionnels sur kacabagonegabwec – l’orignal – et qui est accessible sur les cellulaires et tablettes afin de rejoindre la jeunesse et les milieux familiaux. Grace parcourt les écoles du territoire afin de partager ces outils et transmettre ses connaissances sur l’orignal. 

    Grace est de plus en plus souvent invitée à donner des ateliers dans d’autres communautés. On peut la voir balayer ses groupes du regard tandis que tout le monde s’affaire. Elle offre son aide à ceux qui la demandent tout en laissant beaucoup de place à l’expérimentation. Les participants sont ainsi invités à puiser dans leurs propres ressources pour trouver des solutions. La nature de ses ateliers varie selon les groupes et leur intérêts – Grace peut enseigner un vaste éventail de choses, allant de la confection de mocassins et le perlage au dépeçage du castor –, mais sa méthode conserve les mêmes fondations : l’observation et l’expérience pratique. Son projet pour les années à venir est de se consacrer davantage à l’enseignement et de parcourir le territoire pour aller à la rencontre des autres communautés anicinabek.

    Plus sur le travail de Grace sur Gracefull Muks et Anishnabe Arts and Crafts.

    Grace est vraiment une porteuse culturelle innovante qui sort des sentiers battus, elle est une grande source d’inspiration et de transmission pour les Anicinabe, nous lui devons beaucoup… Kitci meegwetc Grace.  

    Photos: Marie-Raphaëlle LeBlond

  • Geneviève Nottaway

  • Frank Polson

  • Francine Chevrier

  • Emilio Wawatie

  • Élisabeth Mianscum

  • Eliane Kistabish

  • Edouard Minawa Brazeau

  • Dominic Lafontaine

  • Dave Moushoum

  • Cody McKenzie-Sackaney

  • Claudette Happyjack

  • Carlos Kistabish

  • Branden Ratt

  • André Mowatt

  • Alexis Weizineau

  • « C’est une renaissance que j’ai vécue. Je sais que c’est le Créateur qui m’a aidé. »

    Agathe est née d’une mère crie de Waswanipi et fut élevée parmi les Atikamekw, dont elle parle la langue. Son grand-père, quant à lui, était issu de la communauté anicinape de Kitcisakik. Elle passe donc son enfance à se déplacer partout sur le territoire et elle conserve des souvenirs impérissables de sa vie nomade. Sa famille et elle vivaient entièrement de la nature, les saisons dictaient leurs mouvements. Cette période de sa vie demeure sa plus grande source d’inspiration. Elle aime revisiter les lieux de sa vie en forêt, à pied comme en pensées, pour concevoir des œuvres qui soient fidèles à son héritage :

    « Quand je fais de l’artisanat, je vais beaucoup dans le bois. Je fais le tour des endroits où je suis déjà allée. C’est inspirant d’avoir grandi dans le bois, ça ne s’oublie pas ça. Je me trouve chanceuse d’avoir été élevée en forêt. »

    Agathe se réveille un matin après avoir fait un rêve d’une rare limpidité : en rêve, elle avait tressé un capteur de rêve qui imitait le motif d’une toile d’araignée. Sitôt levée, elle attrape son matériel et réalise un capteur à l’image de celui qu’elle a vu en rêve. On peut encore reconnaître son travail à ce tressage unique qui témoigne de la créativité de son approche et de la profondeur de son lien à la nature.

    Agathe est une femme curieuse qui aime apprendre de manière autonome. Elle apprit l’artisanat par l’observation et l’expérimentation dès l’enfance, mais ne s’y remit sérieusement que bien plus tard, à la vie adulte. Reprendre l’artisanat eut l’effet d’une thérapie et l’aida à se remettre de ses problèmes de dépendance. Lorsqu’elle confectionne des bijoux, des tikinagagan, raquettes et canots miniatures, des mocassins ou des capteurs de rêves, Agathe sent qu’elle renoue avec son identité et elle se sent bien. En éveillant les souvenirs de son enfance en forêt pour en infuser ses créations, Agathe fait doucement la paix avec son expérience du pensionnat. Aujourd’hui, elle partage son savoir-faire avec sa communauté par des ateliers culinaires et culturels. Chacune de ses créations est empreinte de ce même désir de s’investir positivement auprès des autres :

    « Je pense à ce que je fais et à ceux qui vont le recevoir et qui seront contents. Je mets beaucoup d’énergie là-dedans, des bonnes choses, des bonnes pensées, des énergies. »

    Agathe accepte les commandes et offre des ateliers aux adolescents et aux adultes. Il est possible de la rejoindre par l’entremise du Centre d’amitié de Senneterre. Si elle ne répond pas, c’est qu’elle est en forêt ou en voyage!

  • Photos: Marie-Raphaëlle LeBlond