« Ce sont les peuples et les collectivités autochtones qui sont les mieux à même de gérer la préservation, la revitalisation et le renforcement des langues et des cultures autochtones. »

Principe cité par la recommandation 14 du Rapport de la Commission de vérité et réconciliation

Renaître par l’art

La Commission de vérité et réconciliation (CVR), en offrant une tribune aux récits des victimes des pensionnats indiens, a éveillé les consciences canadiennes. Par leurs témoignages, ces personnes exceptionnelles ont permis de lever le voile sur des années d’oppression et d’abus culturels, psychologiques et physiques.

La création de Minwashin est inspirée des recommandations formulées dans ce rapport, notamment celle invitant le gouvernement canadien à « soutenir l’établissement de relations […] fondées sur les principes de la reconnaissance mutuelle, du respect mutuel et de la responsabilité partagée, et ce, de manière à ce qu’elles soient durables, ou encore du renouvellement des relations de ce type déjà nouées ».

Ensemble, nous nous sommes questionnés sur l’approche à privilégier et une pensée s’est imposée : À la laideur, nous opposerons la beauté. À la noirceur, la lumière. À la honte, la fierté. À l’oubli et le rejet, la fertilité de nos mains et de nos esprits. La nation anicinabe renaîtrait par l’art.

« Le respect s‘installe quand on prend le temps de s’écouter. C’est un art en soi de vouloir créer une œuvre à partir de l’ignorance. C’est une fresque qui demande beaucoup de coups de pinceau, mais qui restera gravée dans la mémoire collective. »

Kevin Papatie, cinéaste anicinabe

De Culturat à Minwashin

Dans les années 2000, Tourisme Abitibi-Témiscamingue (TAT) a bénéficié d’un mentorat avec M. Major Kistabish, ce qui a eu pour effet d’imprégner l’équipe de la vision anicinabe et de la sensibiliser à l’importance d’intégrer les perspectives anicinabek au cœur de ses actions.

En 2012, un rapport du Centre mondial d’excellence des destination (CED) suggère à TAT de passer par les arts et la culture pour mobiliser les communautés anicinabek, puisque ce sont des moyens très efficaces pour y arriver. Ainsi, Culture at voit le jour. Cette initiative s’inscrit dans une démarche citoyenne visant à faire rayonner le territoire anicinabe par les arts et la culture.

Dans la suite de Culturat, qui avait comme objectif le rapprochement des peuples, un besoin criant est apparu, celui d’inclure la nation Anicinabe dans les prises de décisions sur la manière dont elle souhaitait se représenter. C’est à partir de cette nécessité que le besoin de créer un organisme indépendant anicinabe s’est imposé.

À sa création, Minwashin porte un double mandat, soit 1) créer des ponts entre les différentes communautés anicinabek et 2) agir comme véhicule de développement de projets culturels et artistiques ancinabek.

Minwashin est officiellement fondé en 2017 avec, à sa présidence, monsieur Richard Kistabish et, à sa direction générale, madame Caroline Lemire. Ainsi, Minwashin hérite du volet « autochtone » de Culturat avec le soutien de Tourisme-Abitibi-Témiscamingue.

De 2017 à ce jour, plusieurs projets ont été réalisés, apportant reconnaissance et crédibilité auprès des différents acteurs liés aux arts, à la langue et à la culture du territoire anicinabe. Le succès de ces projets a déjà offert de belles occasions de rayonnement, de visibilité et de développement de plusieurs partenariats sur les plans régional, national et international.