Branden Ratt est un passeur culturel issu de la communauté anicinabe de Lac-Simon. Il a été l’apprenti de plusieurs figures marquantes de la scène culturelle anicinabe et œuvre maintenant comme guide au Centre culturel Kinawit, où il parfait et partage ses connaissances. Branden est avide d’apprendre, mais ce n’est pas seulement sa curiosité qui motive sa démarche : l’apprenti artisan est soucieux de mieux pratiquer sa culture, par l’artisanat et la vie en forêt, afin de pouvoir la transmettre à la génération qui en sera la gardienne après lui. Branden croit également qu’en développant la connaissance mutuelle, il est possible de bâtir une société plus équitable pour tous.

« Ma motivation, c’est vraiment l’apprentissage de la jeune génération. Les enfants d’aujourd’hui n’ont pas l’air de reconnaître leur culture, d’où ils viennent. C’est pour cela que je me suis dit : ‘s’il n’y a personne qui le fait, je vais m’essayer!’. »

Branden a grandi à Lac-Rapide, d’où son père est issu, jusqu’à l’âge de huit ans avant de venir s’établir à Lac-Simon. Ayant été élevé au son de sa langue maternelle, Branden ne parlait pas le français au moment de s’établir dans la communauté de sa mère. Il lui fallut l’apprendre pour s’intégrer, mais sa maitrise de la langue lui offrit un point de contact privilégié avec les aînés qui, comme sa grand-mère, ne parlaient que l’anicinabe et avaient bien des choses à raconter.

« La langue, c’est une grande partie de l’apprentissage; elle fait partie de nos vies, de notre culture. La culture fait aussi partie de la langue. Les deux vont ensemble, la culture et la langue. C’est ce qui te pousse à vouloir mieux apprendre, parce qu’un aîné qui ne parle que l’anicinabe ne peut pas autant transmettre à quelqu’un qui ne la comprend pas. C’est important de transmettre la langue aux jeunes, comme la culture et tout ce qui vient avec. »

Sa mère étant décédée lorsqu’il était très jeune, sa famille s’est beaucoup investie dans l’éducation du petit Branden. Comme ses proches vivaient en forêt, il a été exposé à ce mode de vie dès l’enfance. Ses oncles et ses tantes lui apprirent les remèdes naturels et jamais il ne fit appel aux médicaments commerciaux pour soigner un rhume. Ses jeux d’enfants étaient la trappe du lynx et du castor. Branden partage son expérience à la jeunesse et il organise d’occasionnelles sorties en forêt avec les enfants de Lac-Simon pour leur enseigner la trappe et la pose de filet.

Branden a toujours aimé travailler auprès des jeunes. C’est cette aisance qui l’a amené à suivre une formation en animation jeunesse; il travailla auprès des adolescents de sa communauté, à la Maison des jeunes, pendant plus de cinq ans avant de s’établir à Val-d’Or pour demeurer près de ses enfants. Soucieux que ses garçons puissent bénéficier de la même chance qu’il eut en grandissant, il encourage son père à les emmener avec lui en forêt et à leur parler en anicinabe. De son côté, il poursuit son apprentissage auprès d’artisans chevronnés comme Alexis Weizineau, Karl Chevrier et Roger Wylde. Il vise à approfondir ses connaissances afin de devenir autonome. Un jour, par exemple, il aimerait à son tour pouvoir enseigner la confection du canot et tous les enseignements dont il est porteur.

« J’aime où je suis rendu aujourd’hui. Tout l’apprentissage que j’ai fait au long de ma vie m’a amené ici. Je n’ai jamais vraiment su qui j’étais et je vais d’apprentissage en apprentissage. Aujourd’hui, je réapprends ma culture et j’aime bien ça. C’est tout un regroupement d’apprentissages que j’ai encore à faire et j’aimerais pouvoir transmettre tout cela à un moment donné. »

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