Pascale-Josée Binette

Pascale-Josée Binette est descendante de la famille Nottaway/Pisane/Tiskwe qui habitait le territoire Baskatong, membres des communautés de Kitigan Zibi et Kitiganik. Elle a grandi, et habite toujours, près de Val-d’Or. L’art l’accompagne dans toutes les sphères de sa vie. Comme intervenante, elle a pu utiliser la créativité comme outil thérapeutique, autant pour les femmes, les aînés que pour elle-même. Pascale-Josée possède un Certificat en joaillerie, art qu’elle a appris d’artisans de son entourage, et elle a aussi étudié en Commercialisation de la mode.  

L’engagement communautaire fait partie de sa vie depuis plus de vingt ans, autant dans ses actions que dans sa démarche artistique. Elle a œuvré comme intervenante, organisatrice communautaire et facilitatrice dans plusieurs organismes, auprès des femmes, en périnatalité et avec les familles. Elle a entre autres participé à l’organisation de plusieurs vigiles dans le cadre de Sisters in Spirit, en mémoire des femmes autochtones disparues et assassinées. Elle a aussi donné, à l’occasion, des ateliers de sensibilisation. Cet engagement reste très présent dans sa démarche artistique et personnelle.  

« Je souhaite contribuer, à ma manière, à ce que nos réalités soient mieux comprises et écoutées. » 

Venant d’une famille très créative, l’art a toujours occupé une grande place dans sa vie. Son père est un homme très manuel et imaginatif, sa sœur est aussi une artiste multidisciplinaire. L’art circule naturellement dans leur famille, transmis de génération en génération, au fil des gestes, des savoirs et des histoires. Ses racines nourrissent sa façon de voir, de rêver et de créer. C’est une manière de rester liée à ceux et celles qui l’ont précédée, tout en accompagnant les générations à venir. 

L’art est, pour elle, une manière de guérir, de se recentrer, de se reconnecter à son identité anicinabe. « Créer m’aide à rester dans le moment présent, à vider ma tête après des journées difficiles, à mieux traverser ce que la vie amène. Chaque perle, chaque trait, chaque point de couture est une forme de prière, d’équilibre, de guérison. » 

Pascale-Josée fait beaucoup de perlage, principalement des boucles d’oreilles, mais aussi des lanyards, des pochettes de médecine, des barrettes, et d’autres objets traditionnels. Pascale-Josée fait aussi de la couture et de la broderie: elle a réalisé plusieurs regalia, jupes et chemises à rubans, mocassins et autre. 

Ses connaissances lui ont été transmises d’aînés et mentors de Kitiganik, Lac Simon, Kitcisakik et ailleurs, grâce à des moments qu’elle honore encore aujourd’hui.  

« Alexis Weizineau m’a transmis des connaissances précieuses sur le tannage de peaux, les paniers d’écorce, et l’esprit artisanal. Avec Karl Chevrier, j’ai eu la chance de construire un canot d’écorce de 16 pieds — un moment marquant, puisque la fabrication de canots d’écorce fait partie de l’héritage de mes ancêtres. C’était un rêve de le faire à la manière traditionnelle, en respectant chaque étape. »  

Pascale-Josée Binette apprécie également le medium de la peinture. « J’ai commencé très jeune, avec un petit kit d’aquarelle offert par ma marraine. Isolée à l’adolescence, je me suis réfugiée dans la création. Mais c’est en 2012, en découvrant l’art woodland, que j’ai vraiment trouvé ma voix artistique. C’était la première fois que je réussissais à faire sortir mes visions comme je les ressentais : les formes, les couleurs, les symboles — tout devenait clair. » 

L’un de ses projets les plus marquants a été Odeimen, un projet de sécurisation culturelle en milieu hospitalier, dans le cadre duquel elle a créé deux toiles aujourd’hui exposée à l’Hôpital de Val-d’Or, intitulée « Ka nitakiositc, celui qui élève ». Ce projet a été très significatif pour elle, car il touchait directement à la guérison et à la présence culturelle en contexte de soins, des thèmes qui lui sont particulièrement chers. Plusieurs autres projets artistiques sont en cours pour Pascale-Josée, entre autres des projets d’expositions. 

Nous vous invitions à suivre sa page Facebook Joe Bine Migis, qui lui sert de boutique et lui permet d’annoncer sa présence dans certains marchés.  

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