Porteuse culturelle, artisane et conférencière, Geneviève a grandi dans la communauté de Rapid Lake sur le territoire Anicinabe avec ses frères et sœurs, sa mère Élizabeth Maranda et son père George Nottaway. 

Un jour, sa mère reçoit une vision qu’ils doivent quitter la communauté de Rapid Lake pour s’installer ailleurs. C’est en 1997, après une exploration du territoire, qu’ils découvrent une source d’eau cristalline près d’un lac Maiganajik. Son père et sa mère sont convaincus que c’est ici qu’ils s’installeront avec la famille. 

Depuis, c’est là que Geneviève et son mari demeurent avec leurs enfants, petits-enfants et d’autres membres de la famille Nottaway. Cela lui permet de pratiquer sa culture, d’habiter le territoire et de pouvoir transmettre les enseignements traditionnels à ses enfants et petits-enfants. 

Ces enseignements viennent de générations de femmes : son arrière-grand-mère, sa grand-mère et sa mère lui ont transmis le savoir de la médecine des plantes, qu’elle pratique encore aujourd’hui et transmet à ses enfants et petits-enfants en leur disant que: 

 « Nous ne pouvons pas prendre tout ce que l’on veut de la forêt… On attend le bon moment et seulement si on en a besoin. » 

Geneviève affectionne beaucoup la confection d’artisanat traditionnel. Elle a fabriqué des canots avec son mari, grâce aux enseignements qu’elle a reçus de son père. Pour les tikinagan elle précise que « nous ne les fabriquons pas pour les vendre, mais pour les offrir aux nouveaux bébés qui arrivent ». La confection de paniers d’écorce est encore une de ses activités favorites, car cela lui permet de pratiquer la patience et le respect de la forêt. Elle est reconnaissante envers la forêt et le territoire pour tout ce qu’il lui offre. 

« Choisir un arbre pour son écorce, ce n’est pas un choix que l’on fait à la légère, je prends contact avec la forêt, je regarde quel arbre est prêt à donner son écorce, car il gardera cette marque sur son tronc toute sa vie. » 

En plus d’être une mère de famille et kokom, Geneviève est une activiste et une grande gardienne de la préservation du territoire. Elle détient des enseignements précieux de ses ancêtres. L’écouter parler de la culture anicinabe dans sa langue est un grand privilège, où le temps n’existe plus. 

« Si on ne préserve pas le territoire, comment on va faire pour continuer de garder notre culture et nos enseignements… » 

Geneviève rêve un jour de pouvoir créer dans sa communauté un village culturel où ils pourront faire valoir la culture Anicinabe et ses traditions. 

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