« Le tambour t’apprend à prendre soin de toi. La médecine, les yeux, le cœur, le sang. C’est l’un de ses enseignements. » 

Barry Sarazin, du clan du loup blanc, porte le nom spirituel Abitung – celui qui analyse – est porteur du tambour, chanteur et danseur traditionnel depuis 1982. Il porte un tambour oiseau-tonnerre de grand-père et un tambour oiseau-tonnerre de grand-mère. Il a beaucoup appris auprès des aînés, entre autres en 1998 quand il a visité la communauté de Long Point First Nation. « Cela fait partie du rôle des tambours : revitaliser la langue, la culture. Les tambours servent à organiser des cérémonies, à honorer notre peuple, les esprits des terres qui y ont vécu. » 

Abitung est également gardien de connaissances ancestrales et dirige le groupe de tambours Kitchi-sippi-rinni, qui l’a fait voyager partout au Canada et aux États-Unis. Abitung réside actuellement à Pikwakanagan, où il s’investit dans les initiatives de revitalisation de la langue et de la culture anicinabe. 

Dans les années 90, il a parcouru toutes les communautés anicinabek pour recueillir des chants sacrés au contact des Aînés. Son apprentissage auprès de son mentor, Jim Wendigo lui a permis d’approfondir sa connaissance des traditions liées à l’Oiseau-Tonnerre.  

Abitung est également un artiste. Il confectionne des objets artisanaux et fait de la peinture. Son inspiration est puisée dans la transmission de la culture et de la spiritualité anicinabe. Il a beaucoup appris de ses parents (qui l’appelait Petit Castor, quand il était jeune) : son père était fabricateur de canots et sa mère lui a donné la piqûre pour la danse. Il a d’ailleurs construit des canots avec ses enfants et son père. 

Abitung incarne l’harmonie entre la vie sur le territoire et le monde des esprits. Il partage son savoir à travers la nature, la chasse, la trappe et la cueillette, transmettant ainsi l’art de vivre anicinabe – mino pimatiziwin. Pour lui, la dimension spirituelle des actions accomplies est essentielle, car c’est là que réside le véritable sens de la vie. Il évoque notamment l’importance des cérémonies du tambour : « Il faut en tenir au moins quatre par an. Le printemps représente le petit déjeuner, l’été le déjeuner, l’automne le dîner et l’hiver le Nouvel An. C’est aussi à cette période que naissent les oursons. Mais aujourd’hui, ces traditions se perdent, et il ne nous reste plus que des sites de pow-wow. » 

Pour en savoir plus sur Barry : un balado réalisé par The Legacy of Hope Foundation (en anglais) https://legacyofhope.podbean.com/e/episode-41-roots-and-hoots-interview-with-barry-sarazin/ 

abitung@yahoo.ca
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