Nancy Wiscutie-Crépeau
Professeure et chercheure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Nancy Wiscutie-Crépeau se situe à la croisée de deux mondes : celui du savoir académique et celui des traditions anicinabe. Ce qui l’anime, avant tout, c’est la transmission des savoirs et la vitalité de la culture — qui n’est pas figée, mais au contraire bien vivante, en mouvement, ancrée dans le présent.
Pour elle, l’éducation dépasse largement les murs de l’école. Elle prend forme dans les gestes, dans les façons d’être, de faire et de connaître le territoire, et l’héritage, tant matériel qu’immatériel, des générations précédentes. Ces savoirs traditionnels, Nancy cherche à les préserver par ses démarches, cherchant à faire dialoguer les savoirs traditionnels avec les pratiques contemporaines, sans en dénaturer le sens.
Nancy refuse les logiques descendantes de projets imposés aux communautés. Elle dénonce les approches coloniales qui sollicitent sans écouter, qui ajoutent un poids aux épaules déjà chargées. Elle milite pour une décolonisation réelle : respecter les rythmes, les relations humaines, et bâtir avec — non pour — les communautés.
Originaire de Senneterre, sur le territoire des Wiscutie, elle revendique une appartenance profonde, à son territoire ancestral, à sa famille et à ses modes de transmission des savoirs. Elle a collaboré avec une communauté où elle coconstruit des programmes de langue et culture anicinabe, en lien étroit avec les porteurs de savoir et s’implique activement avec Minwashin dans la mise en place d’un centre de ressources. Elle conçoit aussi des outils éducatifs ancrés dans les récits, l’art, la mémoire, à travers une gouvernance autochtone.
Son engagement : créer des espaces pédagogiques où la parole, l’écoute et la relation deviennent des ressources. Elle remet en question la performance académique et valorise les processus humains, collectifs et enracinés.
Ce qu’elle cherche : transmettre des savoirs, et les honorer en équilibre avec ce qui est vivant.
