Sky Polson est un peintre et sculpteur anicinabe traditionnel qui se distingue par ses techniques novatrices. La fraicheur de son style, résolument actuel, exprime la culture anicinabe sous sa forme la plus vivante et texturée. Sky puise dans les récits de son entourage et son expérience de vie pour créer des œuvres qui font vibrer les cordes de notre humanité tout en mobilisant les symboles de l’imagerie anicinabe. Non seulement son art est une manière pour lui de partager sa culture au monde, il se veut un pont entre les personnes, un point de rencontre où il est possible de retourner à l’essentiel. Son travail a voyagé partout sur le territoire, mais aussi aux quatre coins du pays, marquant le parcours d’un artiste authentique en plein accomplissement. 

Je crois qu’il est essentiel pour une personne autochtone de connaître son histoire, de renouer avec sa culture, parce que cela lui permet de comprendre qui elle est vraiment.

Sky manie l’acrylique comme il sculpte le bois et la pierre : il joue de la substance d’une telle façon que ses œuvres semblent parfois se mouvoir, prendre vie. Chacune d’elles est pour lui l’occasion de revisiter un évènement de sa propre vie ou d’apprendre à connaître une autre personne en la questionnant sur la sienne. Sky crée ainsi des scènes où les symboles anciens de la culture anicinabe et son histoire se rencontrent et s’unissent à l’expérience qu’a l’artiste du présent.

J’aime peindre des choses qui soient une représentation de ma culture, qui témoignent de ce que j’ai vécu. De cette façon, il y davantage de quoi s’identifier pour les gens. Personnellement, j’essaie toujours d’établir cette connexion avec ma culture, car je veux créer des œuvres dotées d’un lien réel avec les gens.

Bien qu’il ait grandi en ville, Sky s’est toujours senti intimement lié à son héritage anicinabe. Il doit cette relation à ses tantes, les premières à l’avoir introduit aux symboles et aux pratiques culturelles qui marquèrent son imaginaire d’enfant et qui accompagnent toujours l’adulte qu’il est devenu. Il se souvient du jour où il prit conscience de son appartenance à une culture distincte : âgé de quatre ou cinq ans, il était en visite chez elles, à Winneway, lorsque son attention fut attirée par une plume et des images suspendues au mur. Il questionna ses tantes à leur sujet et les histoires qu’elles lui racontèrent lui ouvrir les yeux et piquèrent un intérêt qui ne cesse de grandir depuis. Plus tard, à la vie adulte, Sky découvre les cérémonies, et celles-ci l’aident à adopter un mode de vie sain. La spiritualité a joué un rôle clef dans son parcours de vie et continue d’influencer positivement sa pratique artistique.

Lorsque je peins quelque chose en lien avec une cérémonie, je trouve que les idées me viennent plus aisément ; je sens mon esprit clair et je peux imaginer ce que je veux peindre.

Sky a fait un retour aux études dans le cadre du Programme national de lutte contre l’abus de l’alcool et des drogues chez les Autochtones et souhaite mettre sa formation au service de son peuple en créant des opportunités pour la jeunesse de découvrir et d’exprimer son potentiel. L’art, selon lui, est une manière privilégiée d’apprendre à connaître sa culture et d’alimenter la fierté. Il nourrit d’ailleurs un projet de galerie d’art en collaboration avec des entrepreneurs de Maniwaki, laquelle sera un lieu de rencontre et de soutien où les cultures autochtones seront à l’honneur.

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